« Nocturne du Chili » met en scène un chilien, critique littéraire et poète qui, le long d'une nuit d'agonie, tâche de se défendre des accusations qu'il entend et qui ne sont probablement qu'une dernière manifestation de sa conscience. Sur son lit de mort, le père Icabache revient fébrilement sur son passé.
A mesure que le récit se rapproche de notre présent, le prêtre glisse vers l'enfer, sans rien perdre de sa mégalomanie ni de son aveuglement, lesquels atteignent leur paroxysme lorsqu'il accepte de donner des cours de marxisme à Pinochet et assiste à des soirées chez Maria Canales, dont le mari, nord-américain, torture dans la cave des opposants au régime (anecdotes malheureusement historiques...)
Le portrait s'achève alors, à la fois ridicule et effrayant, et le personnage est enfin confronté à la « tempête de merde », son apocalypse personnelle. Le tout dans une sorte d'élan de joie et de rage.
Dans ce roman/poème en prose, mêlant vision et grotesque, l'auteur éclaire un demi-siècle d'histoire du Chili et repose une des questions qui le hantent : que peut la littérature face aux ténèbres ?
« Ma mort est là, pourtant j'ai encore beaucoup de choses à dire. J'étais en paix avec moi-même. (...) Maintenant je ne suis pas en paix. Il faut éclaircir certains points. » Sur son lit de mort, le père Icabache revient sur son passé. Il donna des cours de marxisme à Pinochet et passa des soirées chez Maria Canales, dont le mari torturait des opposants au régime... Il tâche de se défendre d'accusations qui ne sont qu'une ultime manifestation de sa conscience. Le portrait s'achève, visionnaire, grotesque et effrayant, sur son apocalypse. Bolano éclaire un demi-siècle d'Histoire chilienne et s'interroge : Que peut la littérature face aux ténèbres ? »