Quatrième de couverture - Mort au Mexique en 1969, l'homme qui se faisait appeler B. Traven prétendait « qu'un écrivain ne devait pas avoir d'autre biographie que ses livres ». Si on en sait un peu plus aujourd'hui sur l'auteur du « Trésor de la Sierra Madre », c'est à le lire qu'on trouvera le mot de l'énigme.
Une énigme telle qu'Albert Einstein quand on lui demandait quel livre il emporterait sur une île déserte répondait « n'importe lequel pourvu qu'il soit de Traven ».
A cet hommage, des millions de lecteurs à travers le monde ont répondu en faisant du plus mystérieux des écrivains l'un des plus populaires.
Le bateau de Gerard Gale a quitté le port d’Anvers sans lui. Commence alors pour ce marin américain une odyssée à travers l’Europe des années 1920. Sans papiers, sans argent, il n’est plus rien, n’existe plus, chaque pays tente de se débarrasser de lui en lui faisant passer la frontière la plus proche en douce. Il s’embarque finalement sur la Yorikke, un vaisseau fantôme, un « vaisseau des morts », cercueil flottant voué au naufrage pour que l’armateur puisse toucher la prime d’assurance, et toujours assez bon, tant qu’il tient l’eau, pour se livrer à tous les trafics. Il y connaîtra l’enfer.
Premier roman de B. Traven, publié en Allemagne en 1926, Le Vaisseau des morts (proposé ici dans une traduction enfin intégrale) dénonce capitalisme et inégalités sociales sans fausse candeur. Si le burlesque l’emporte dans les premières pages, le réalisme s’impose bientôt pour décrire les conditions d’existence de ceux qui, dépouillés de tous leurs droits, morts vivants, acceptent les indignités les plus scandaleuses, sans pourtant cesser d’espérer.