«En réunissant en un même volume deux textes, le premier sur un peintre et le second sur un anthropologue, mon intention n'était pas de découvrir un vain et impossible rapport entre eux. L'œuvre de Marcel Duchamp et celle de Claude Lévi-Strauss se développent dans des mondes différents et ne se croisent en aucun point, sauf dans nos esprits. Vraiment, ne se croisent-elles pas ? L'œuvre capitale de Duchamp - une œuvre qui est la négation de notre idée d'œuvre - est une peinture sur verre transparent : le regard traverse le tableau, va au-delà de la peinture et, littéralement, voit ce qui est derrière elle. Dissolution par transparence de l'image picturale. Le thème fondamental de la pensée de Lévi-Strauss est la place de l'homme dans le système de la nature : l'esprit comme point d'intersection de la subculture animale et de la culture humaine. [...]
Marcel Duchamp et Claude Lévi-Strauss ne se ressemblent en rien, en rien si ce n'est en leur commune intention de briser les miroirs. Ou, pour mieux dire, de les dissoudre, de les résoudre en transparences.»
Teatro de signos/Transparencias Claude Lévi-Strauss, o, El nuevo festín de Esopo Marcel Duchamp o el castillo de la pureza