Suisse, XVIIIe siècle. Johann Kaspar Lavater, pasteur et théologien de renom, ami de Goethe et auteur d’un célèbre traité de physiognomonie, prend sous sa protection un jeune garçon qui possède une habilité prodigieuse pour dessiner les ombres des gens. Lavater renomme son apprenti Giotto, en hommage au génie italien. Le jeune homme fait preuve d’un talent incomparable pour révéler, à l’aide de quelques traits, la personnalité du visage dont il réalise le portrait. La dextérité du dessinateur devient l’obsession du pasteur, qui se sent aussi investi de la mission divine de détourner l’artiste des tentations maléfiques. Car, pour le théologien, l’art doit rester un chemin vers Dieu, et il sait que sur ce chemin la beauté peut facilement conduire l’artiste à la perdition. Conte esthétique et moral, Le Dessinateur d’ombres relate l’histoire de Giotto de Winthertur, génie du clair-obscur, trop artiste pour tout céder à Dieu, trop humain pour ne rien céder à l’amour.