De passage à Hambourg, Alex a la surprise de revoir une femme, Mitzi, qu'il a connue des années auparavant. Le père de Mitzi était le gérant de l'hôtel Edén, en Argentine, où Alex passa de longues vacances en famille durant la seconde Guerre mondiale. L'hôtel fut pour lui un endroit paradisiaque qui marqua le passage à l'adolescence, et le lieu d'une initiation à l'amour. Il fut aussi un refuge après le périple qui conduisit sa famille depuis Florence, d'où le père était originaire, jusqu'en Amérique latine, au prix de nombreuses haltes. Mais ces haltes successives suivent les méandres de la mémoire d'un homme à qui son imagination débordante joue des tours : quelle est la part de vérité et de fiction parmi les souvenirs d'Alex, ce grand menteur dans l'enfance, demeuré un véritable affabulateur à l'âge adulte?
Vérité, mensonge, affabulation : toute la trame d'Edén (Vie imaginée) tient dans ces quelques mots. Car Alex – qui se prénomme évidemment Alejandro et dont le nom de famille est bel et bien Rossi – n'est autre que l'auteur lui-même. L'écrivain mexicain nous offre ici toute la force d'une remarquable parabole sur la mémoire et sur l'exil, un livre plein d'ironie, tour à tour grave et léger, qui sait mêler les registres. Il prend plaisir à raconter ses histoires et/ou ses mensonges, à l'image du jeune Alex, cet enfant facétieux et joueur.